La spectrométrie doit permettre de mieux évaluer le bien-être des vaches laitières

L’analyse du lait des vaches laitières par spectrométrie, actuellement sous-utilisée, doit permettre de mieux évaluer le bien-être des vaches laitières, ont expliqué Elevéo, branche de l’Association wallonne des Eleveurs (Awé), et ses partenaires, en prélude d’un congrès organisé à Namur du 27 au 29 avril.

"Être capable de mesurer le bien-être et l’objectiver est capital pour l’éleveur, afin d’anticiper et résoudre des problèmes que les animaux pourraient développer, mais aussi pour le grand public, pour qu’il puisse se rendre compte de l’état réel de bien-être des animaux", souligne Elevéo. "Des protocoles d’évaluation du bien-être existent mais posent différents problèmes: le temps nécessaire à leur mise en œuvre, le fait qu’ils soient ponctuels et qu’ils ne s’intéressent qu’au bien-être du troupeau plutôt qu’à celui de la vache. Des solutions alternatives voient le jour, comme des colliers capteurs autour du cou des animaux permettant d’avoir une finesse de suivi à l’échelle individuelle et d’y associer des alertes sur la santé. Cependant, ces solutions restent coûteuses et ne permettent pas à toutes les fermes de s’en équiper", ajoute la branche de l’Awé.

Dans ce contexte, Elevéo souhaite voir utilisée davantage l’analyse de routine du lait par spectrométrie afin de déterminer des paramètres liés à la santé des animaux.

"La spectrométrie moyen infrarouge (MIR) est une technologie déjà utilisée depuis de nombreuses années pour l’analyse de la qualité et de la composition du lait dans le cadre du contrôle laitier mensuel sur toutes les vaches", poursuit la branche Elevéo de l’Awé. "C’est donc une technologie disponible, fiable, mais sous-utilisée. Or, des échantillons de lait sont potentiellement disponibles lors de chaque traite. Leur prélèvement ne génère ni douleur ni stress, contrairement à d’autres sources d’informations potentielles comme les prises de sang ou les pesées. La spectrométrie MIR, qui est une analyse physique basée sur l’interaction entre l’échantillon et la lumière, ne génère pas non plus de déchet chimique et ne détruit pas l’échantillon. Tout en étant rapide, standardisée et peu couteuse, elle permet d’obtenir énormément d’informations sur la composition du lait."

Cette approche rentre dans le cadre du projet interreg NWE HappyMoo (www. HappyMoo.eu), qui bénéficie également d’un soutien de la Wallonie, et dont Elevéo est chef de file. Celui-ci vise à quantifier le bien-être des vaches laitières via l’analyse spectrale du lait.

Ce thème et d’autres seront abordés du 27 au 29 avril au Dair’Innov Congress à Namur. Une centaine de scientifiques venus des quatre coins du monde y seront présents afin d’échanger sur les dernières innovations permettant d’améliorer le bien-être des vaches laitières ainsi que la durabilité des fermes.

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