Press release (french)

Il s’appelle FCRBE comme « Facilitating the Circulation of Reclaimed Building Elements ».

Le projet Interreg Europe du Nord-Ouest est porté par le collectif belge Rotor. Il démarre pour une durée de trois ans avec huit partenaires belges, français et britanniques. L’objectif : promouvoir le réemploi de matériaux de construction en Europe, en donnant plus de visibilité aux opérateurs existants et en créant des outils de méthodologie communs. Les expériences se multiplient mais restent isolées. A ce jour, moins de 1 % des éléments de déconstruction seraient réutilisés. La réglementation européenne cherche néanmoins à inverser cette tendance.

Comment donner de l’ampleur à des travaux sur le réemploi de matériaux de construction réalisés à l’échelle d’un territoire ou d’un pays ? C’est ce qui a motivé le collectif belge Rotor pour candidater au dispositif Interreg, et lancer le projet européen FCRBE (Faciliter la circulation des éléments récupérés du bâtiment). Il s’est entouré de sept autres partenaires : Bellastock et le CSTB en France, Bruxelles-Environnement, Belgian Building Research Institute (BBRI) et la Confédération de la Construction en Belgique, la School of Architecture and Design de l’Université de Brighton et l’opérateur britannique Salvo. Depuis plus de dix ans, l’association Rotor travaille sur la question du réemploi, à travers des travaux de recherches, des aménagements d’intérieur à partir de matériaux de réemploi ou encore des collaborations avec des architectes, entreprises et maîtres d’ouvrages. Il y a deux ans, le collectif a créé Rotor Déconstruction, habilité à démonter et récupérer les matériaux sur les chantiers avant le passage du démolisseur. Chargé de projet, Mickael Ghyoot décrit l’élément déclencheur qui a conduit à proposer le projet FCRBE. « Nous avions déjà en mains une plateforme numérique, Opalis, qui nous a permis depuis 2011 d’inventorier l’ensemble des opérateurs existants en région bruxelloise tout d’abord, puis à l’échelle nationale. Cela va du brocanteur à l’artisan du BTP en passant par la PME structurée dans ce secteur depuis deux ou trois générations ».

En sept ans, cet annuaire en ligne a recensé en Belgique une centaine d’acteurs susceptibles de bénéficier d’une plus grande visibilité.
Car c’est bien là le moteur de ce projet européen, explique Mathilde Billet, architecte au sein de Bellastock : « nous souhaitons véritablement mettre en lumière cette pratique, conforme à la réglementation sur la réduction des déchets du BTP ».

D’autant que les matériaux de déconstruction ont toujours été réutilisés dans cette partie nord de l’Europe jusqu’au début du 20e siècle, affirme Mickaël Ghyoot : « grâce à notre inventaire, nous avons démarché chaque opérateur pour connaître le profil et leurs motivations. Et nous avons été surpris de constater que certaines entreprises vivaient de cette activité depuis plusieurs générations. La fin généralisée de cette pratique vertueuse est arrivée dès lors que les démolisseurs se sont fait payer pour raser les anciens immeubles rapidement, en raison d’une contrainte foncière et de l’émergence d’un marché de matériaux neufs ». Cette dimension historique a tout son sens dans ce projet. Le réemploi des matériaux repose la question d’une démarche traditionnelle oubliée, et des valeurs économiques et environnementales d’une telle pratique.

 

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