Ces dernières semaines et ces derniers mois, le secteur de la construction a émis peu de signaux positifs. Les prix des matériaux étaient en hausse depuis un certain temps, la guerre en Ukraine n’a fait qu’exacerber cette tendance. Deux raisons à celà : en premier lieu, La Russie, l'Ukraine et le Belarus sont de grands exportateurs de bois et d'acier dans des circonstances normales. De plus, de nombreuses usines réduisent volontairement leur production en raison des prix élevés du gaz et de l'électricité, et les matières premières ou les sous-produits nécessaires au processus de production proviennent en grande partie de la zone de guerre actuelle. La rentabilité du secteur est donc soumise à une forte pression.
En parallèle de la hausse des prix des matériaux neufs, un vaste portefeuille de bâtiments ont dorénavant atteint la fin de leur cycle d’utilisation.
L’ambition est donc la suivante : Pouvons-nous récupérer les matériaux constitutifs de ces bâtiments en fin de vie et ainsi compenser au moins partiellement la pénurie ? C’est en tout cas ce que le projet Interreg Digital Deconstruction espère développer, avec un certain nombre d'outils qui devraient considérablement faciliter ce processus.
Dans le cadre du projet, des connaissances sont développées dans les pays du Nord-Ouest de l'Europe (Belgique, France, Luxembourg et Pays-Bas) pour ouvrir la voie à un niveau plus élevé de numérisation et à davantage de circularité dans le secteur de la démolition.
Les déchets de construction et de démolition représentent environ un tiers de tous les déchets produits dans l'UE. Près de 50 % d'entre eux sont actuellement recyclés dans les pays de l'UE, mais encore trop souvent dans le cadre d'une application à faible valeur ajoutée. Dans les pays d'Europe du Nord-Ouest, le pourcentage de réemploi et de recyclage à haute valeur ajoutée des déchets reste inférieur à 1 %.
L'objectif de Digital Deconstruction est de créer et de déployer des solutions numériques avancées qui favorisent le réemploi et le recyclage de haute qualité des matériaux de construction grâce à :
- Une plateforme de déconstruction digitale qui intègre un ensemble d'outils numériques (scan 3D, BIM, base de données, technologie Blockchain) ;
- Un réseau de hub d'innovation régionaux, temps d’échanges permettant le déploiement des stratégies de réemploi et et de recyclage et des outils numériques ;
- Des projets pilotes dans les différentes régions, pour tester et démontrer les outils dans différents contextes et typologies de bâtiments.
